L’horrible miaou de la culpabilité

On ne peut pas être un vegan parfait. Cela ne veut rien dire. J’utilise souvent cet exemple, mais lorsque l’on achète sa baguette auprès de son boulanger omnivore, on finance l’achat de sa tranche de jambon du lendemain. A moins de vivre en dehors de la société (ce qui n’est pas nécessairement impossible ou non-souhaitable), on participe à son échelle à celle-ci, pour le meilleur et pour le pire. Le tout est d’essayer de faire le plus de meilleur et le moins de pire possible. Et c’est souvent un calcul difficile. Mais quand on a compris que personne n’est irréprochable, qu’il faut faire preuve d’empathie et que chaque petit geste compte, on avance plus facilement.

Comme dans toutes les luttes, tous les combats, toutes les révolutions (L’accumulation, ça donne de la contenance à une phrase, j’ai appris ça au lycée).

Ne jamais raisonner en blanc et noir.

Un proverbe inuit que je viens d’inventer dit « le noir corbeau se perd dans la neige trop blanche ». S’il existait, il signifierait deux choses : qu’il faut rejeter le manichéisme, et que les corbeaux vivent étonnamment très au nord.

Tous les « vegans » sont gris. Et il ne sert absolument à rien de juger de niveau de grisitude des autres. C’est même contre-productif. Le sien, oui, absolument. C’est en se remettant en question, toujours, que l’on devient meilleur. C’est en comprenant que notre comportement n’est pas à la hauteur, que l’on est loin d’être parfait. Dieu-Quinoa a beau m’oindre de sa grâce et de sa compréhension de la vie, je suis moi-même auteur au quotidien de péchés. Véniels pour moi, sans doute mortels pour les poulets.

Par exemple ? J’ai un chat.

Enfin pardon, je précise avant de me faire insulter, je « partage mon appartement » avec un chat. Ce n’est pas ma possession, c’est un colocataire libre et autonome, si ce n’est qu’il est foutrement flemmard et que pas une fois je ne l’ai vue nettoyer sa litière, cette conne.

Du point de vue du véganisme, son statut soulève deux questions. D’une part, le fait même d’avoir un chat est-il moral ? D’autre part, que faut-il lui donner à manger (elle refuse régulièrement ma salade d’asperges au sésame, l’ingrate) ?

Concernant le premier point, il me semble que notre rencontre ne pose pas trop de problèmes éthiques. Je ne l’ai pas achetée à prix d’or dans une animalerie. Nous l’avons adoptée dans un refuge, elle était en « sauvetage » (c’est-à-dire qu’elle était là depuis longtemps, personne n’en voulait, et elle avait des problèmes de comportement). Elle avait passé toute sa vie en refuge, et semblait ne pas trop s’entendre avec les autres chats. Je pense que cela a à voir avec ses opinions sur le conflit israélo-palestinien, mais c’est une extrapolation. N’empêche, c’est ma petite choupinouchichouninette. Hum.

Toujours est-il que je considère qu’il est parfaitement légitime d’adopter un animal dans ces conditions. Je n’ai pas l’impression de l’avoir privée de liberté ou de l’avoir traitée comme un objet. Or, j’ai vu récemment un certain nombre de discussions houleuses sur l’internet (j’ai décidé de parler comme si j’avais 86 ans, aujourd’hui) portant sur le bien-fondé de la possession d’animaux. Non, non, pas « possession », mais vous voyez ce que je veux dire. J’avoue avoir du mal à comprendre comment l’on peut condamner par principe cette relation entre, par exemple, un homme et son ragondin de compagnie (tous les goûts sont dans la nature). Tout est dans la méthode d’obtention et le traitement de l’animal non-humain, me semble t-il.

Le deuxième point est pour moi plus intéressant. Mon chat a un régime carné. Aïe.

C’est là que le bât blesse. Mon chat n’a pas un régime vegan. Et c’est l’une de mes – nombreuses – « imperfections ». Mais que celui qui n’a jamais fauté me lance le premier falafel. Bon, ça risque pas de faire mal.

Il y a quelques sujets sur lesquels je n’ai absolument aucun avis, faute de pouvoir trouver des informations fiables allant dans un sens plutôt que dans un autre et/ou en raison d’un manque d’intérêt total, mais absolument total pour ces questions :

  • La pertinence de la déchéance de Pluton et sa classification en tant que planète naine ;
  • Les utilisations respectives du théorème de consistance de Kolmogorov et du théorème de Donsker pour construire le mouvement brownien ;
  • L’utilisation présumée de nègres littéraires par Alexandre Dumas père ;
  • Le sens idoine d’utilisation d’un rouleau de papier toilette (vers l’extérieur ou vers l’intérieur ?) ;
  • Les aliments idoines à donner à un chat.

Concernant ce dernier item, j’ai TOUT entendu.

J’ai, bien sûr, demandé à un vétérinaire. Elle m’a expliqué que c’était une abomination que de vouloir donner un régime vegan à un chat. Pourtant, on ne peut pas l’accuser d’anti-veganisme primaire : je l’avais rencontrée lors d’un atelier de cuisine végétale. J’ai aussi eu, comme je l’écrivais, l’autre son de cloche. Que penser alors ?

Quand on arrête la viande, le lait, les œufs, etc., on ressent les changements. Et notamment le fait qu’on se sente mieux, et pas du tout carencé, si l’on équilibre correctement (comme dans n’importe quel régime alimentaire). Le problème est bien différent quand il s’agit « d’imposer » (aucun jugement de valeur dans le mot) un régime à quelqu’un d’autre, comme à un chat. Elle ne pourrait pas me donner de feedback. Elle ne pourrait pas me dire « yo, t’as vu, tranquille, j’manque de B12 » (mon chat est une racaille des années 2000).

Certaines décisions doivent se faire sans que l’on soit vraiment sûr de ce que l’on fait. Lorsque j’ai changé de régime alimentaire, je SAVAIS qu’exploiter les animaux était immoral. Mais je ne pouvais pas ÊTRE SÛR de mes conséquences sur ma santé. L’un relève de la logique, de la morale : des choses accessibles à tous. L’autre de la biologie, de la médecine : domaine que l’on ne peut pas nécessairement maîtriser. Mais j’ai tenté, parce qu’au fond, ce n’était que moi d’un côté et des milliers d’animaux de l’autre ; j’ai fait le pari de croire que ça ne poserait pas de problème. Et j’ai eu raison.

Éthiquement, je n’aurais aucun problème à lui imposer une alimentation sous prétexte qu’elle aurait « le droit de manger ce qu’elle veut ». A partir du moment où d’autres êtres sensibles sont concernés, le « droit de faire ce qu’on veut » se trouve nécessairement réduit. Mais peut-elle manger vegan ? Si oui, je dois lui imposer. Si je savais avec certitude que cela ne pose pas de problème pour elle, ce serait même une obligation morale. Sinon, je ne sais pas. Dans le doute, je n’arrive pas à me décider. Le pari dont je parlais est plus difficile à faire quand il ne s’agit pas de soi mais de quelqu’un d’autre, quelqu’un que l’on aime de surcroît. Peut-être suis-je faible, et peut-être même (sans doute) les intérêts des autres animaux devraient peser plus lourd dans mon jugement que ceux de mon chat. C’est l’une des questions qui restent pour moi sans réponse à l’heure actuelle. Mea culpa.

Putain, j’aurais dû prendre un lapin.

35 réflexions sur “L’horrible miaou de la culpabilité”

  1. ah, je me suis trouvée devant le même dilemne lorsque ma louloutte était encore de ce monde; il parait que certains chats habitués tout petits mangent des courgettes, par ex. Mais pas que (ils ne peuvent quand même pas se passer de viande). Ce que je crois VRAIMENT, c’est que, lorsque un nombre suffisant d’humains seront passés au tout vegetal, il y aura basculement, et que tous les animaux le deviendront aussi . Je me suis aperçue qu’on ne peut ignorer le pan « spirituel » des choses, sinon on tourne vite en rond, eton ne trouve pas de nouvelles visions plus vastes … mais bon, ça n’engage que moi – ou presque. merci pour cet intéressant article!

    1. « Ce que je crois VRAIMENT, c’est que, lorsque un nombre suffisant d’humains seront passés au tout vegetal, il y aura basculement, et que tous les animaux le deviendront aussi »

      heuuu… vous voulez dire, les lions, les épaulards, les taupes et les araignées aussi,
      tous les animaux,
      pouf, par magie ?

      mais… du coup il y aura beaucoup de moustiques, d’un coup, non ?
      et de lombrics.

  2. Juste, merci. Je culpabilise depuis des mois sur cette question. Il me semble que c’est normal que l’intérêt de mon chat me soit plus important que celui d’autres animaux non-humains – comme l’intérêt de mon chat m’est plus important que celui d’humains que je ne connais pas. C’est faire preuve de plus d’affection envers un être qu’on aime qu’envers un être qu’on ne connaît pas, sans dire qu’il lui est inférieur, mais juste moins important dans notre coeur. Mais j’avais tout de même du mal à me justifier auprès de ma conscience. C’est fait. Merci.

    1. Je t’en prie ! On ne peut pas toujours tout calculer de manière « rationnelle » de toute façon. Le tout est de connaître nos limites 😉

  3. Bonjour, pour la santé des chats, à long terme, les croquettes végétariennes à base de céréales ne sont pas conseillées, une alternative possible : régime pescetarien, croquettes « six fish » en vente par correspondance, c’est ce que j’ai trouvé de mieux jusqu’à maintenant…

  4. Si je peux me permettre d’apporter ma pierre a l’édifice, nous ne sommes pas fait pour manger de la viande, du moins pas que ca, ni majoritairement ca.
    Le chat si …..

    Sinon j’ai ris tout le long de votre article, merci pour votre humour c’est génial ^^

    (Mais oui un lapin c’est plus simple (Sauf qu’au naturel ca vis dans un terrier, et a plusieurs … bon courrage pour l’installation et la gestion de la descendance lol)

    Merci pour cet article 🙂

    1. Je t’en prie, merci pour le compliment 🙂

      Justement, est-ce que ce qui est valable pour nous ne serait pas aussi valable pour certains animaux dont le chat ? C’est difficile de savoir qui croire lorsque les infos portent sur des choses « techniques » qui ne relèvent pas des compétences rationnelles fondamentales de toute personne (logique, morale…). Mais comme je ne suis ni conspirationniste ni parano, je le vis bien 😉 En tout cas, je trouvais la problématique intéressante !

  5. Merci pour cet article drôle et très bien écrit!!! J’ai un très gros problème de conscience vis à vis de ça sauf que j’ai un chien et j’entends à peut prêt tout et son contraire sur l’alimentation canine…il semblerait qu’ils soient plus enclin à consommer vegan mais à 100% j’ai un gros doute…j’ai tellement peur de lui faire du mal! Enfin…merci en tous cas votre article m’a un peu apaisé.

  6. The Silent Carrot

    Savais-tu que :
    – entre le moment où elle a été découverte et le moment où elle a été déchue, Pluton n’a même pas eu le temps de faire un tour autour du soleil ? (Pluton, ça veut dire looser en grec)
    – dans Kolmogorov, si tu remplaces lmogorov par uglof, ça fait kouglof, qui a à peu près la même consistance ?
    – ces nègres l’ont ensuite abandonné pour travailler avec Stephen King ?
    – le papier toilette, c’est TOUJOURS vers l’extérieur.
    – un chat, ça mange des poils, il suffit de regarder leurs pelotes de réjection.
    Non, ne me remercie pas, j’aime contribuer à la compréhension de l’univers.

  7. C’est une problématique qui m’a longtemps embêtée comme toi sans pour autant trop m’y pencher dessus. Des publications scientifiques que j’ai pu lire il n’y a rien qui va à l’encontre de l’idée que les chats et chiens mangent végane. Après tout on s’en fiche de leur nature de carnivore comme on s’en fiche de notre nature d’omnivore. Ils ont besoins de certains nutriments, parfaitement identifié, et si on peu les leur fournir sous forme végane moi je n’y vois pas d’inconvénient. Mais ce genre de régime a été que peu étudié et il n’y a pas vraiment assez d’étude pour l’affirmer à 100%. Je ne suis pas sure qu’il y en aura jamais assez, après tout comme tu le dis si bien, il ne s’agit pas de toi ou moi, mais d’un autre être, qui ne peut pas clairement indiquer si jamais cela ne lui convenait pas. Un être aimé.

    J’avais deux chats, Elsa et Québec. Elsa adorait le tofu au point de savoir précisément quand est ce que j’ouvrais le réfrigérateur pour en sortir et venait m’en réclamer inlassablement. Elle adorait le seitan, les épis de maïs, les pois chiche, la crème de marron, la soupe aux légumes… Mais pas les croquettes véganes. J’avais essayé en achetant des croquettes de la marque Ami, elle n’en n’a jamais voulu. Ce n’était pas surprenant, elle faisait ça avec toutes les croquettes qu’on lui avait présenté. Il n’y avait qu’une seule marque qui trouvait grâce aux yeux de notre princesse et les autres n’étaient intéressantes que quelques jours, histoire de découvrir ce que mangeait le bas peuple. Mais pas plus longtemps quand même. Du coup on avait un peu abandonné l’idée. Ils avaient leur croquettes carnées et parfois de la pâtée végane puisque pour la pâtée elle ne faisait pas autant de chichi.

    Puis elle est morte et ne restait qu’avec nous Québec notre aspirateur à bouffe. Alors on a voulu retenter l’expérience avec lui mais s’il mangeait les croquettes Ami, il ne les aimait pas, et nous redemandait plus souvent à manger dans l’espoir d’avoir quelque chose de meilleur cette fois-ci. Outre que je culpabilisais que l’un de ses plaisirs principaux ne soit plus satisfait, ses miaulements répétitifs ont eu raison de ma patience. On a finit le paquet et il est retourné aux croquettes carnées. Mais la solution ne me plaisait toujours pas. Alors j’ai retenté l’expérience avec une nouvelle marque, des Benevo cette fois-ci et pour l’instant elle sont à son goût. Il est encore trop tôt pour dire si les croquettes auront un quelconque impact sur sa santé et je ne suis pas encore retournée chez le vétérinaire. Je redoute un peu l’idée, la dernière fois j’avais osé lui donné une autre marque que celles qui sont très connues. On m’avait fait comprendre qu’il valait mieux que j’arrête. Alors même si ça ne sera pas le même vétérinaire, peut être qu’il me fera tellement culpabiliser que je retournerais quand même aux croquettes carnées.

    Le voie du véganisme est un long chemin tortueux.

    1. Merci pour ce témoignage. C’est en particulier intéressant de voir un chat qui réclame du tofu ! Peut-être aussi que ça dépend des chats, je ne sais pas 🙂

      1. J’ai 3 chats, c’est difficile de jongler avec leurs préférences alimentaires! En plus ils ont l’habitude de manger ensemble, chacun quand ils veulent dans la même gamelle alors si je passe entierement aux croquettes véganes j’aurais du mal à vérifier que chacun a manger sa ration et ne sera pas carencés. Donc je cherche toujours LA solution et en attendant j’alterne et mélange les croquettes carnées et non carnées aux grées de leurs humeurs.
        Sinon je ne suis pas surprise pour le tofu, une de mes miennes en est totalement folle, surtout le tofu fumé et je crois qu’elle pourrait m’arracher une main pour un peu de brocoli.

  8. Bonjour et un énorme merci pour cet article. La question me taraude depuis longtemps. Je tiens un blog où j’aimerais publier un extrait de votre article avec, bien sur, votre accord, votre signature et le lien pour consultation intégrale de votre article. Qu’en pensez-vous? =^..^=artine

    1. Merci à vous !

      Au contraire, avec plaisir ! Bon, ça dépend du blog : si c’est le fan-club de Justin Bieber, je m’y oppose par principe. Attendez, je vérifie… Je clique… Hoooo des petits chats ! Un grand oui alors 🙂

      Content que mon article vous ait plu !

      1. Je m’y emploie ce weekend. Un grand merci. J’ai adoré l’ensemble de l’article. Je publierai la fin plus spécialement centrée sur l’alimentation du chat et notre culpabilité + le lien pour lecture intégrale qui le mérite. Je pense que beaucoup de mes lecteurs sont travaillés par ce sujet… La chute est drôle! Je vous tiendrai informé(e) de la publication. Bonne soirée. =^..^=artine

  9. Bonjour,
    les vétérinaires disent qu’ils est dangereux de donner des céréales (présents en quantité dans toutes les croquettes, d’ailleurs) aux félins car leur estomac n’est pas adapté à leur digestion et que cela peut, par conséquent générer des maladies graves.
    Aucun problème avec les légumes en revanche.
    Mais en milieu rural, ou citadin avec jardin, on n’empêchera pas un chat de chasser et manger souris ou oiseau. J’ai essayé d’en éduquer plusieurs, dès le sevrage, en vain… Et même s’ils ne les mangent pas, ils les tuent, et c’est un vrai plaisir pour eux.
    Je me suis donc habituée à vivre avec un serial killer.
    Martha T

    1. Ça fait effectivement partie des choses que j’ai lues sur la question ! Et oui, le jardin est un « problème » ou en tout cas en soulève d’autres.

      Haaaa, on les aime nos serial killers quand même.

  10. Bonjour tout le monde,
    J’ai un chat, bientôt deux et je penche pour la nature du chat: il est carnivore, il chasse et dévore ses proies, le priver de viande peut engendrer des problèmes de santé à long terme, cécité et dégénérescence parait-il, du témoignage de vétérinaires qui ont reçu des « propriétaires » de chat complètement inconscients.
    De mon point de vue, il est assez bête pour nous, profanes en régime alimentaire du chat pour le priver de viande.

  11. Rha moi aussi ça me turlupine. Cependant, les sites qui prônent le végé pour chats l’avouent eux-mêmes: faut les forcer un peu, les matous… D’autant qu’on sait que les céréales sont dures à digérer, alors une majorité de céréales… ouille je donne pas cher du chat. Pour ma part j’ai hésité puis fait mon choix: ce sera carné, un chat reste un chat, le nourrir convenablement c’est le respecter. Après je dis pas qu’un jour je changerais pas d’avis…

    1. Ça marche pour certains visiblement. Et un seul contre-exemple du « les chats ne peuvent manger que de la viande » devrait suffire à me convaincre, non ? Non ? Haaaaa je ne sais pas, je ne sais plus, je suis perduuuuuuuuuuuuuu !!!

    1. Mal pour la souris, oui, mais mal en soi, je ne suis pas sûr que l’on puisse raisonner comme ça en parlant d’un chat qui ne va pas de lui-même aller s’acheter des galettes de riz au magasin d’à côté 😉

  12. Merci pour cet article qui m’a vraiment fait rire 🙂
    Je me permets donc d’ajouter ma réflexion à cela car c’est un thème qui me tient particulièrement à coeur.
    Je pense que si on laisse un enfant choisir entre une pomme ou tuer une poule, il choisira toujours sans exception la pomme. Par contre pour un chat…c’est un prédateur qui ne peut se passer de cela, c’est dans sa nature.Il n’y a qu’à observer un minou choisir entre sa gamelle de viande ou sa gamelle de pomme… (biensur je caricature) Je trouve cela vraiment dangereux de vouloir aller contre nature… Je prends souvent l’exemple de la crise de la vache folle causée, entre autre, parce qu’on a eu la bonne idée de donner de la « viande » à des herbivores. ça parait choquant…. Je pense que l’inverse l’est tout autant. D’autant plus qu’un chat, à l’inverse d’un chien qui peut manger plus facilement de légume ou autre, est strictement carnivore. Je pense que notre devoir en tant que vegan qui choisissons consciemment d’adopter un minou, c’est de respecter leur nature. A un moment donné c’est bien de philosopher mais dans la réalité… c’est plus compliqué. Et finalement… il s’agit encore d’imposer quelque chose, et de vouloir aller contre la nature ? Ce ne serait pas un peu comme faire la même chose que tout nos détracteurs ?

    1. Merci à toi 😉

      Je vois ce que tu veux dire, bien sûr. Mais le contre nature ne me dérange pas plus que ça par principe, parce que la « nature » n’est pas un bien ou un mal en soi. On fait des trucs horribles pas naturels (CD de Justin Bieber…), et des trucs bien pas naturels aussi (médicaments…). tout est du cas par cas, et en l’occurrence… C’est compliqué pour le chat.

      Je m’exprime peut-être mal, mais en somme : le fait que ce soit « naturel » ou pas ne doit pas selon moi rentrer en ligne de compte dans l’évaluation de l’éthique de quelque chose.

      Tiens, la Théière cosmique parlait hier d’un sujet connexe : https://theierecosmique.com/2017/10/30/chimique-ou-naturel/

      Remerci pour ton comm’ 🙂

  13. En attendant de te décider à ne plus la nourrir avec de la chair animale, je conseille quand même de réfléchir aux animaux choisis.

    Nourrir un chat avec de la chair de petits animaux sentients, ça tue beaucoup.
    Nourrir un chat avec de la chair de gros animaux sentients, ça tue moins.
    Et nourrir un chat avec de la chair d’animaux qui sont probablement non-sentients, c’est encore mieux.
    (Je te laisse faire ton classement d’espèces entre les trois groupes.)

    Ou encore, suivre de genre de conseils, et doser pour réduire la proportion de viande par rapport aux végétaux, sans prendre trop de risques : http://vegancats.com/veganfaq.php#1070

    1. Les bivalves, très probablement. Je n’en mange pour ma part pas car je « leur laisse le bénéfice du doute » en quelque sorte, et que je fais très bien sans. En tout cas, il y a des « niveaux de sentience », disons.

      Un lien intéressant à ce sujet (en anglais, désolé : en français c’est difficile à trouver) :

      https://medium.com/@TheAnimalist/on-the-consumption-of-bivalves-bdde8db6d4ba

      Edit : des éléments de réponse en français là-dedans :

      https://coteboudreau.com/2014/06/18/impossible-detre-vegetalien/#more-980

  14. Bonjour,

    On se sent moins seul à la lecture de cet article.

    Lourd dilemme pour ma colocation féline aussi. Même si je ne me définirais pas déjà moi-même comme végane.

    Personnellement, je leur donne des croquettes à la viande et des à côtés végétaux, avec l’aval du véto qui n’est pas à ma connaissance sympathisant végane mais très pro-diététique. Puis j’ai la chance d’avoir des chats avec des goûts variés. Ainsi boivent-ils des laits végétaux, des soupes, mangent-ils des purées et certains fruits, même si la base reste des croquettes aux protéines animales. Du reste, j’ai remarqué autour de moi que beaucoup de chats aimaient le lait riz – coco et le melon ! Bien sûr, cela ne saurait être leur principale alimentation, mais peuvent constituer des petites friandises non dommageables pour leurs poids (et notre conscience).

    J’espère un jour un progrès dans la synthétisation de la taurine pour lever ce dilemme comme dans ce strip BD :

    https://bellaminettes.com/blog/?p=3597

    Avec son complément, pour les curieux :

    https://bellaminettes.com/blog/?p=2178

    Bravo pour votre blog, aux argument équilibrés propres à attirer la bienveillance de non sympathisants véganes à la cause animale.

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